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Enquête Animal Equality - Le calvaire des vaches à lait


Je ne relaye pas souvent d’enquêtes de ce type, parce qu’elles ne dénoncent généralement qu’un « dysfonctionnement » d’un système, qui est pourtant à combattre dans son entièreté, parce que le focus sur la « maltraitance » laisse fatalement entendre qu’il peut y avoir une « bientraitance » dans l’esclavage qu’est l’Élevage, et que ne condamner qu’un seul élevage ou mode d’Élevage sans condamner tous les autres est un positionnement qui ne me convient pas. Mais la communication d’Animal Equality ne tombe pas dans ce piège, et cette enquête fait pour moi partie des plus déchirantes et percutantes jamais diffusées, malgré le nombre d’images d’horreur pourtant déjà ingurgitées ces dernières années.


Les images, diffusées également cette semaine par la BBC, proviennent d’un élevage de vaches laitières du sud du Pays de Galles, au Royaume-Uni, et appartient à Madox Farm, qui vend notamment le lait volé à un fournisseur de British Airways.

Les vaches y survivent et y errent les pattes constamment dans leur merde. Beaucoup semblent exténuées, tiennent à peine debout, malgré leur jeune âge… La voix off nous apprend qu’une vache sur 4 au Royaume-Uni souffre de boiterie. Rien d’étonnant, puisque ces vaches de race Prim’Holstein sont de véritables machines à lait, issues des centres de sélection génétique qui ont alimenté en victimes les élevages du monde entier depuis des siècles. Façonnées et optimisées spécifiquement pour la production de lait et pour enfanter tous les ans, elles sont grandes et peu musclées, mais avec des mamelles énormes et lourdes, et leurs hanches sont très larges pour faciliter les naissances. Un cocktail génétique qui les rend particulièrement fragiles. Vous allez voir que ce n’est pas pour autant qu’on les traite avec douceur, bien au contraire…

Elles ne veulent pas être là, elles sont épuisées par les traites, les grossesses à répétition, se déplaçant péniblement, le regard vide, telles des fantômes, déjà mortes de l'intérieur. Mais les employés sont sans pitié avec elles. Ils veulent qu’elles obéissent, qu’elles fassent leur travail de machine, qu’elles soient dociles, et s’exécutent sans résister.

La surenchère de violence est donc la seule option d’une activité déjà intrinsèquement violente, qui consiste à forcer des animaux sensibles, intelligents, traumatisés et souffrants, à faire ce qu’ils ne veulent pas faire. Coups de pied dans le ventre, de genoux dans les côtes, queues pliées, coups de pelle dans le visage, tube d’alimentation violemment enfoncé dans la gorge…c’est un déchaînement de brutalité. Celles qui viennent d’accoucher sont interdites de se reposer quelques minutes couchées au sol. Les voir se relever péniblement sous les coups de ces monstres est juste déchirant.

Et pour celles qui n’arrivent plus à se relever, il n’y a que la vis du matador entre les deux yeux qui viendra les délivrer de leur sort d’esclaves résignées et à bout de force.

Et pour celles qui ne méritent même pas ça, on les laisse agoniser plusieurs jours en attendant l’équarrisseur, parce c’est toujours moins cher que l’« euthanasie » par un vétérinaire…

Le seul espoir pour ces animaux est que ces images provoquent une sérieuse révolte animaliste, aussi déterminée que légitime, à refuser de constater, enquête après enquête, qu’on ne nous sert que du mensonge enrobé dans un bel emballage de propagande logoté FNSEA, que leur calvaire est toujours aussi épouvantable, avec une violence à son paroxysme, et à cesser de chercher des excuses aux bourreaux, ou à cette société qui refuse de changer malgré les coups de boutoir de la vérité brute.

Que vous l’acceptiez ou non, ces images sont le quotidien infernal de centaines de millions d’animaux dans le monde, peu importe la taille de l’exploitation (terme judicieux puisqu’il n’y a pas d’exploitant sans exploité·es), la couleur de l’étiquetage « bien-être animal » sur le cellophane qui recouvre la chair de ces martyr·es de notre suprémacisme, ou bien le sourire cynique et tout aussi imaginaire que la vache rouge sur une boîte qui vend de l'abomination en portions.

Alors après le visionnage de ces images, j’aimerais que nous nous posions collectivement une seule question : que fait-on, MAINTENANT, pour enfin arrêter ça ?



- Vincent Aubry, pour le collectif Animal1st, 17 février 2022



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