Aujourd’hui, mardi 14 Septembre 2021, s’ouvre donc le SPACE à Rennes, deuxième plus gros salon mondial de l’Élevage. 1132 exposants, de plus de 30 pays.
À l’heure où l’on devrait déjà avoir aboli cette abomination depuis des décennies, que ce soit par souci de justice, d’égalité et de droits fondamentaux universelles pour toutes les espèces que nous avons volontairement réduites en esclavage, ou bien par pure et égoïste volonté de faire survivre notre propre espèce, c’est bien tout l’inverse qui se déroule ici. Ici s’organise, se célèbre et se pérennise l’animalicide mondial.
Si le Salon de l’Agriculture est la vitrine de propagande de l’Élevage, le SPACE en est l’arrière-boutique, sa caverne des horreurs. Vous y verrez ce que vous ne verrez pas Porte de Versailles : les victimes à choisir sur catalogue par sélection génétique, les machines à égorger et à plumer, le matériel d’insémination, de contention, de gavage, d’équarrissage, la commercialisation d’embryons, etc. Tout le spectre de la violence décomplexée.
Le thème de cette année 2021 : « L’éleveur et ses animaux : un bien-être partagé » Plutôt un « bien naître », pour des animaux développés dans des éprouvettes, des banques de sperme et des centres de sélection, pour ne garder que ce qui nous intéresse chez eux : la docilité, la fertilité, la chair et le lait en abondance. Comment pourrait-il y avoir un quelconque « partage » entre eux et leurs tortionnaires, alors qu’ils ne sont pensés, dessinés, étudiés et façonnés QUE pour fournir ce que l’on va leur voler, dans un cycle méthodique de violence extrême ? Mettre sur le même plan la victime et son bourreau, comme pour faire oublier que pour que les éleveurs en vivent, ces animaux en meurent.
Pendant trois jours, le Parc des Expositions de Rennes devient le temple de notre domination suprémaciste, où l’on célèbre l’idéologie qui est à la racine de toute violence humaine sur cette Terre, en plus de glorifier ce qui va toutes et tous nous faire basculer dans l’apocalypse climatique. Pour trois jours, Rennes devient donc le siège de la criminalité spéciste.
Ici se matérialise aussi la collaboration des services d’État avec cette criminalité, par la présence des stands du ministère de l’agriculture, de l’ANSES ou encore de l’INRAe. Ici se concrétise aussi, par la présence d’un stand de la Gendarmerie Nationale, ce qu’est la cellule Déméter. Ici se scelle ce partenariat assumé et partial entre filières de l’Élevage et services de « justice » de l’État. Connivence et conflits d’intérêts à chaque coin du salon, qui expliquent tant de situations à première vue incompréhensibles...
Le SPACE est bien un temple mondial de l’esclavage animal. On y sacralise l’idéologie spéciste, on y voue un culte à la suprématie humaine, on y dresse des autels à la gloire des plus gros contributeurs de l’animalicide, on y sacrifie au nom de la secte carnivore qui utilise l’évolution technologique pour tuer massivement, au lieu d’évoluer pour ne plus tuer. Manipulations génétiques, construction et aménagement des camps, fertilité surexploitée des femelles pour que le flot de victimes ne s’arrête jamais, engraissement des animaux par gaspillage des ressources végétales, laboratoires qui fournissent les antibiotiques pour ces nids à virus, traitement des tonnes de merde et d’urine rejetées par l’Élevage, transport des victimes, conditionnement des corps, propagande publique pour les vendre, et enfin organisation de l’opacité du système et de ses mensonges, de la protection de ses acteurs, et de la répression de la Résistance.
Découper en tâches simples et répétitives le meurtre de masse de façon à banaliser le geste des assassins, leçon universelle de la Shoah que nous n’avons pas su retenir. Preuve en est ce gargantuesque rassemblement aujourd’hui. Si Hitler était encore de ce monde, il n’aurait certainement pas fait mieux que l’Élevage moderne présenté au SPACE. Ici se décline toute la division de la chaîne du travail qui permet aux gens d’en oublier le sens, la finalité de leurs actions lorsqu’ils participent au Mal, à la destruction de personnes. Il segmente la responsabilité technique et la responsabilité morale. Tout en pensant ne faire que leur travail, ils sont un rouage, une étape indispensable à la réalisation de l’holocauste animal. Le découpage des tâches est un somnifère moral, comme l’ont déjà théorisé Hannah Arendt, Zygmunt Bauman ou Tadeusz Borowski, survivant d’Auschwitz. Mais la voie est déjà tracée, et comme c’est le cas pour vous, acteurs du massacre industrialisé de nos sœurs et frères, tout cela fera bientôt partie du passé.
Voici la liste des exposants du SPACE 2021 : https://digital.space.fr/activ-portal/show-planner/exhibitors/
Nous appelons le monde animaliste à consulter cette liste et à s’informer sur chaque société ou organisation présente, pour mieux les attaquer. Chacune d’elle joue un rôle dans le meurtre de masse prémédité, inutile, et qui a bien trop duré, et dans l’insulte à toute l’humanité que représente l’horreur de l’Élevage.
- Collectif Animal1st, 14 septembre 2021
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