Vous avez certainement vu passer cette appel à l’adoption de 25 000 poules en région Bretagne, mais vous ne savez peut-être pas d’où elles viennent… Et bien ce sont celles des 4 élevages partenaires de PouleHouse (PH) de la région. Cette start-up qui a bâti toute sa communication et sa stratégie commerciale sur le slogan « L’œuf qui ne tue pas la poule » est aujourd’hui en redressement judiciaire.
Le concept : les poules dites pondeuses ne sont rentables que jusqu’à 18 mois, c’est donc à cet âge qu’elles ne rapportent plus assez et qu’elles finissent vendues à l’abattoir. PH proposait de récupérer toutes ces poules de 18 mois pour les laisser vivre le reste de leur vie dans un refuge. Mais avec ce redressement judiciaire, PH ne veut plus avoir ces poules à charge et ne peut même plus les nourrir. D’où cette opération de « sauvetage », en collaboration avec l’association « Les Caquetteuses », de 25 000 poules réformées à placer chez des particuliers, avec cette deadline du 31 décembre 2021. Ce que PH ne précise pas, c’est ce qui se passe après cette deadline. Pour les poules non adoptées, c’est direction l’égorgement.
L’info n’est pas donnée sur leur site (sur leur compte instagram ils ne parlent même pas du redressement judiciaire…), on ne l’apprend que dans une newsletter régionale L214 :
L’entreprise qui se vante d’avoir vendu 10 millions d’œufs depuis 2017 venait tout juste de récolter grâce à « une levée de fonds citoyenne, 1,2 M€ sur une plateforme en ligne » (1)
En gros, PH n’était là que pour recevoir l’argent, pour vendre, tout en demandant à des particuliers de financer leur boîte, mais aujourd’hui cet argent ne sort pas pour aider celles à qui appartiennent tous ces œufs vendus, les véritables productrices, les poules elles-mêmes. Et c’est encore à des particuliers qu’ils demandent de tenir leur engagement initial (« qui ne tue pas la poule »), particuliers qui vont eux acheter ces poules aux éleveurs, qui s’y retrouvent donc aussi. On ne peut que constater que le refuge de 16 hectares acquis par PH, « La maison des poules », n’a donc jamais été viable, et que le devenir des poules n’a jamais été une priorité. Quand on veut réellement le bien-être des animaux, on ne fait pas du business sur leur dos avec de l’AgriWashing mensonger. Tout le contraire de ce qu’est l’Élevage donc.
C’est un des choix d’L214 que je ne peux pas pardonner. D’avoir offert de la promo gratuite à une start-up de l’esclavage animal (2), qui n’a jamais caché vouloir grossir, et qui aujourd’hui prouve que tout cela n’était qu’une mascarade.
Cette vaste campagne de "sauvetage", « c’est toujours mieux que l’abattoir » me direz-vous peut-être. Sauf que c’était l’engagement sur lequel PH a fondé toute sa communication, et qui justifiait le prix plus élevé des œufs volés aux poules et vendus pendant 5 ans. Il est un peu fort aujourd’hui de faire tenir cet engagement par des particuliers qui n’ont rien à voir avec la start-up, et honteux de condamner à mort les poules délaissées après avoir vendu au prix fort (basé sur des mensonges donc) le fruit de leur exploitation, en ayant fait la propagande de l’inverse pendant des années…
Qui plus est, l'escroquerie est double puisque les oeufs sont vendus comme issus d'élevages "plein air", alors que depuis plus de 2 ans, ces poules n'ont jamais vu la couleur du ciel à cause des confinements liés à la grippe aviaire. Voici donc à quoi ressemblent les poules sorties de cette fameuse filière de "l'oeuf éthique":
Vincent Aubry, 10 décembre 2021 - (1) https://www.letelegramme.fr/economie/en-redressement-judiciaire-cette-societe-met-25-000-poules-pondeuses-a-l-adoption-en-bretagne-06-12-2021-12882638.php (2) https://fb.watch/9OTqQVLiVS/
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