Comme les promeneurs qui ne sortent pas en forêt pendant une chasse, il faut reconnaître que l'opposition était timide, et a bien failli être inexistante hier Esplanade Charles de Gaulle, face à tous ces gens qui ont des permis de tuer, et qui sont prêts à tout pour le garder. Quelques activistes ont eu ce courage, et l'accueil était à la hauteur de la réputation :
Nous étions pourtant venus défendre les mêmes valeurs qu’eux, tradition, savoir-faire, identité culturelle… À croire que les anti « anti-tout », celles et ceux qui militent pour l'interruption volontaire de la vie d'autrui, n'ont pas beaucoup plus d'humour. Ou peut-être avons-nous été démasqué·es, parce que nous n’avions pas la gueule de l'emploi, le visage de la barbarie, la soif de sang dans les yeux.
Si se rendre à seulement une poignée d’animalistes à un rassemblement aussi important peut s’apparenter à une opération kamikaze, un suicide activiste, c’est pourtant là qu’était notre place, la place de tout activiste antispéciste. Il n’y avait pas de meilleure occasion, tous nos adversaires idéologiques et politiques réunis au même moment, au même endroit, avec pour revendications tout ce que nous combattons. Tout ce qui nous révolte dans le rapport aux animaux d’une société majoritairement spéciste qui les martyrise de mille façons différentes. C’était un devoir d’y être. Échec après échec des tentatives de réformes, on voit bien que le combat ne se joue plus sur l'opinion publique.
Ce qui pousse 15 000 personnes à se réunir, ça ne peut être que la peur. La peur de perdre ses privilèges de domination sur les autres espèces, en plus de celui de suivre leurs propres lois, au détriment de toutes celles et ceux qui ne baignent pas comme eux dans la violence gratuite. Incapables qu’ils sont de comprendre que des gens comme nous défendent en fait leurs victimes, point d’idéologie ici, aucun intérêt personnel à ça, juste une question de Justice. En revanche, les défenseurs du spécisme nous opposent - et à raison - que les animalistes sont incapables de tels rassemblements. La question est légitime : comment expliquer que ceux qui tuent les victimes soient bien plus motivés à se battre que celles et ceux qui disent les défendre ?
ZONE DE NON DROIT
Ces gens avaient choisi Montpellier pour sa soi disant politique « d’écologie punitive ». Pourtant quelle clémence… La ville leur a laissé planter un olivier symbolique sur l’esplanade, a bloqué les rues pour faire défiler les centaines de chevaux esclaves toute la matinée, et niveau sécurité…constat ahurissant : 15 000 personnes, des centaines de chevaux, le tout regroupés face à une place cloisonnée aux 2/3, et le peu de police présente qui est restée bien à l’extérieur, à des centaines de mètres du groupe de manifestant·es. Du coup, le service d’ordre sur place était assuré par un petit groupe de jeunes néonazis, qui tabassent au moindre signalement, pour « faire le ménage », homme ou femme sans distinction. Sans aucune opposition des « représentant·es de la ruralité » autour, porteurs pourtant de si belles valeurs… La face cachée d’un rassemblement qui prétend défendre la liberté « de chacun ». La moindre contradiction, signe de défi, mérite sanction.
Vous pouvez cogner, ça n’affaiblira jamais notre détermination. Entre oser s’avancer à deux ou trois dans une foule de 15 000 opposants fascistes et ultra violents, et frapper femmes et hommes au visage en gang cagoulés, inutile de se demander longtemps de quel côté est le vrai courage…
Si vous jubilez de faire gonfler les yeux d’animalistes pour quelques jours seulement, comme vous jouissez des blessures infligées aux toros ou aux sangliers, sachez qu’on sera là pour vous gonfler jusqu’au bout, jusqu’à l’abolition totale de ces pratiques de barbares.
Votre seule façon de réagir, la violence primaire et instinctive, est le signe que votre idéologie est vouée à s’éteindre, comme les Cro-Magnon que vous êtes restés. Le sang n’irrigue que les poings car il ne trouve jamais le cerveau. Avec des gens qui cognent aussi vite, pas étonnant qu’un féminicide sur quatre implique un chasseur.
Cette étiquette de « terroristes » que vous tentez de nous coller depuis des décennies ne tiendra jamais car c’est bien vous qui vous imposez toujours par la brutalité et la terreur. Nous sommes d’accord sur un point : nous n’avons absolument rien en commun. Et c’est bien pour ça que vous perdrez.
- Collectif Animal1st, 12 février 2023
Comentarios